Mémoire prébudgétaire de la Coalition : Pour un engagement durable envers chaque enfant et chaque jeune au Canada
- La Coalition
- 13 août
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 août
Par : Ken Bejer, coordonnateur des communications, Coalition pour une saine alimentation scolaire (CSAS)

L’alimentation scolaire nous unit tous — en classe, dans les cafétérias, les cuisines et les communautés. Soutenir les programmes d’alimentation scolaire, c’est s’engager collectivement pour la santé, l’apprentissage et l’équité.
Au cours de la dernière année, le Canada a franchi une étape importante : toutes les provinces, les territoires et les partenaires autochtones ont négocié des ententes et obtenu des fonds dans le cadre du Programme national d’alimentation scolaire (PNAS).
Cela a consolidé les bases d’une approche pancanadienne durable en matière d’alimentation scolaire, fondée sur la responsabilité partagée.
Alors que le budget 2026 approche, la Coalition pour une saine alimentation scolaire invite le gouvernement fédéral à poursuivre cet élan en rendant le Programme national d’alimentation scolaire permanent.
Pourquoi un mémoire prébudgétaire ?
Chaque année, le Comité permanent des finances de la Chambre des communes invite les Canadien·ne·s à soumettre des idées pour orienter le budget fédéral. Le mémoire de la Coalition décrit ce qu’il faut pour que le Programme national d’alimentation scolaire atteigne tout son potentiel et demeure une solution durable et équitable pour tous les enfants et les jeunes du Canada.
Ces recommandations guident aussi les efforts de mobilisation de nos membres, sympathisants et partenaires partout au pays. Elles fournissent un cadre commun lors des rencontres avec les députés, des communications médias et du développement des programmes.
Cette année, nous formulons quatre demandes clés pour le budget 2026, qui s’appuient sur les progrès réalisés et tracent la voie vers un programme permanent renforcé.
📄 Lire ou télécharger le mémoire complet en PDF ici
Recommandation 1 : Respecter l’engagement d’investir un milliard de dollars sur cinq ans pour le Programme national d’alimentation scolaire, prolonger les Fonds pour l’infrastructure alimentaire scolaire avec un investissement annuel de 20,2 millions de dollars, et rendre ce programme permanent par une loi. Cela permettra au Canada d’affirmer son leadership en rejoignant les 56 pays ayant adopté les Engagements nationaux de la Coalition pour les repas scolaires.
Le budget 2024 a marqué une étape historique en lançant le PNAS avec un investissement d’un milliard de dollars sur cinq ans et en créant un fonds dédié à l’infrastructure pour soutenir les initiatives locales. Ces ressources aideront des milliers d’écoles et de communautés à offrir des repas sains. Le Fonds pour l’infrastructure a suscité un vif intérêt partout au pays, et nous encourageons le gouvernement à le maintenir avec un financement annuel stable de 20,2 millions de dollars.
Pourquoi cette recommandation?
Le Programme national d’alimentation scolaire(PNAS) du gouvernement représente un premier pas important. Bien que le financement actuel constitue un investissement historique, la stabilité à long terme du programme n’est pas encore assurée. Sans qu’il soit rendu permanent par la loi, les collectivités risquent de faire face à une incertitude qui pourrait nuire à la planification et à la pérennité des initiatives d’alimentation scolaire.
Plusieurs pays dans le monde, comme la Finlande, les États-Unis, le Japon et le Brésil, ont adopté une législation encadrant leurs programmes alimentaires scolaires, garantissant ainsi leur stabilité et leur responsabilité à long terme[1].
En rendant le PNAS permanent, les enfants et les jeunes bénéficieront d’un accès plus fiable à des repas nutritifs. Nous encourageons également le Canada à affirmer son leadership et à contribuer à un mouvement mondial croissant en rejoignant les autres pays qui ont pris des engagements similaires envers leurs programmes d'alimentation scolaire[1].
Recommandation 2: Allouer 20 millions de dollars par année au programme Acheter canadien dans le programme d’alimentation scolaire, tel que promis dans la plateforme électorale du Parti libéral du Canada en 2025.
La Coalition pour une saine alimentation scolaire accueille favorablement l’engagement du gouvernement fédéral envers ce programme. Celui-ci aiderait les programmes d’alimentation scolaire à acheter davantage d’aliments locaux, ce qui soutient les économies rurales, renforce les systèmes alimentaires régionaux et protège les agriculteur·trice·s canadien·ne·s dans un marché mondial en évolution[3].
Pourquoi demandons-nous cela ?
Un financement dédié aidera les écoles à offrir des aliments plus frais, locaux et culturellement pertinents[3].
Pourquoi est-ce important ?
Investir dans l’approvisionnement local profite aux élèves, aux agriculteur·trice·s et aux communautés canadiennes en apportant des aliments plus frais et plus sains dans les écoles, en créant des opportunités économiques et en renforçant les systèmes alimentaires régionaux[3].
Recommandation 3: Allouer 500 000 $ en 2026 au Partenariat de recherche sur le Programme national d’alimentation scolaire à partir des fonds déjà engagés pour le PNAS, et maintenir cet investissement annuel afin d’assurer une recherche solide et collaborative à mesure que le PNAS se déploie.
Le Partenariat de recherche sur le Programme national d’alimentation scolaire rassemble des expert·e·s et des membres des communautés canadiennes pour suivre les progrès, défis et réussites du programme grâce à une recherche détaillée et continue. Leur travail aide à s’assurer que les programmes d’alimentation scolaire répondent aux besoins des enfants, des familles et des collectivités[4].
Pourquoi demandons-nous cela ?
Nous demandons au gouvernement de fournir 500 000 $ par année au Partenariat de recherche afin de mesurer précisément l’impact du programme et d’apporter des améliorations fondées sur des données probantes. Des données fiables sont essentielles pour maintenir la confiance du public, optimiser les ressources et adapter le programme aux divers besoins des collectivités[4].
Pourquoi est-ce important ?
Une recherche coordonnée et rigoureuse permet de bâtir de meilleurs programmes d’alimentation scolaires, efficaces, inclusifs et adaptés aux besoins locaux — assurant que le PNAS remplisse ses promesses aujourd’hui et à l’avenir[4].
Recommandation 4: Augmenter le financement du Programme national d’alimentation scolaire pour suivre la croissance du coût de la vie, les résultats des évaluations et les besoins émergents, afin d’établir un programme conforme à la vision et aux objectifs de la Politique nationale d’alimentation scolaire. Sur cette base, et pour au moins égaler les 400 millions de dollars investis annuellement par les provinces, territoires et municipalités, nous recommandons que le Canada prévoit d’augmenter sa contribution à un minimum de 400 millions de dollars par année dans les années à venir.
Bien que l’investissement fédéral initial d’un milliard de dollars sur cinq ans soit historique, le financement actuel représente environ 20 cents par élève par jour, alors qu’un repas sain coûte environ 4,50 $. Les provinces, territoires et municipalités investissent déjà environ 400 millions de dollars par année — voir notre billet de blogue ici. Pour rejoindre chaque enfant, le financement doit croître, en suivant la hausse des coûts et des besoins émergents[5][6].
Pourquoi demandons-nous cela ?
Nous encourageons le gouvernement à augmenter sa contribution à un minimum de 400 millions de dollars annuellement dans les prochaines années. Ce montant est important, car il correspond à l’investissement annuel d’environ 400 millions de dollars déjà consenti par les provinces, territoires et municipalités dans les programmes d’alimentation scolaire, et l’égaler démontrerait l’engagement du gouvernement fédéral à partager les coûts avec les provinces et territoires. Pour que le PNAS soit vraiment universel et efficace, le financement fédéral doit au moins égaler ces investissements combinés et être ajusté régulièrement selon l’inflation et les besoins émergents des collectivités[5][6].
Pourquoi est-ce important ? Un financement accru garantit que chaque enfant et jeune au Canada aura un accès fiable à des repas nutritifs — soutenant leur santé, leur croissance et leur apprentissage, peu importe où ils vivent[7][8].
Passez à l’action — votre voix compte !
L’avenir de l’alimentation scolaire au Canada dépend de notre mobilisation collective :
Partagez largement ce mémoire — dans vos infolettres, auprès de votre député·e local·e et des médias.
Répondez au questionnaire fédéral des consultations prébudgétaires : Consultations prébudgétaires 2025
Écrivez à vos député·e·s : Nourrir Nos Jeunes
Ensemble, bâtissons un pays où tous les enfants et jeunes sont soutenus — où chaque repas scolaire nourrit un avenir meilleur.
Temps de lecture estimé : environ 4 à 5 minutes
Références
Coalition pour l’alimentation scolaire. « Engagements nationaux » (National Commitments). https://schoolmealscoalition.org/actions/national-commitments
Statistique Canada. (2023). Insécurité alimentaire, population des ménages de 12 ans et plus, selon le type de ménage et le quintile de revenu. https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1310009612
Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. (2025). Les aliments ultra-transformés causent un tiers des décès attribuables aux maladies du cœur et aux AVC. https://www.coeuretavc.ca/ce-que-nous-faisons/centre-des-medias/communiques-de-presse/aliments-ultratransformes-responsables-tiers-des-deces-lies-aux-maladies-du-coeur-et-a-lavc?_gl=1*m5q47c*_gcl_au*MTYzMTYzMjA1MC4xNzUzMTE3NjQ0
National School Food Program Research Partnership. « Partenariat de recherche sur le programme national d’alimentation scolaire » (National School Food Program Research Partnership). [Lien non disponible]
Ruetz, A., & Fraser, E. (2019). « Un programme d’alimentation scolaire national : une occasion à court terme de création d’emplois et de croissance économique » (National school food program: A short-term opportunity for job creation and economic growth). Science Policy Centre. https://sciencepolicy.ca/posts/national-school-food-program-a-short-term-opportunity-for-jobs-creation-and-economic-growth-2/
Ruetz, A., Fraser, E., et coll. (2023). « La justification économique de l’investissement dans les programmes de repas scolaires au Canada : les répercussions multisectorielles dans des pays à revenu élevé comparables » (The Economic Rationale for Investing in School Meal Programs for Canada: multi‑sectoral impacts from comparable high‑income countries). Amberley Ruetz Consulting. https://www.sainealimentationscolaire.ca/post/nouvelle-recherche-la-logique-économique-de-l-investissement-dans-les-programmes-de-repas-scolaire
Anderson, P. M., Foster, E. M., & Frisvold, D. E. (2017). « Nutrition et rendement scolaire chez les enfants du primaire » (Nutrition and cognitive achievement in elementary school children). American Journal of Public Health, 107(12), 1923–1928.
Centers for Disease Control and Prevention. (2015). « Lien entre la participation aux repas scolaires et le rendement scolaire » (The association between school meal participation and academic performance). https://www.cdc.gov/healthyschools/npao/schoolmeals.htm