Ottawa, 15 juin, 2018 - La Coalition pour une saine alimentation scolaire a publié la déclaration suivante en appui à la motion no. 358 du Sénat, qui a été présentée hier après-midi :
La motion du sénateur Art Eggleton vient enrichir le débat national sur la santé des enfants. Plus précisément, cette motion permettra d’attirer l’attention du gouvernement sur la recommandation faite en 2015 par le Comité permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie (#17) qui stipule que le ministre de la santé devrait « Plaider en faveur de programmes liés aux déjeuners et dîners au sein des garderies et des écoles … et de cours de littératie alimentaire. » Une recommandation émise en 1997 par le Comité permanent des finances de la chambre des communes de « créer un programme national de nutrition dans les écoles » n’a jamais fait l’objet d’un suivi.
La motion no. 358 du Sénat propose :
" Que le Sénat encourage le gouvernement à entamer des consultations auprès des provinces, des territoires, des peuples autochtones et d’autres groupes intéressés afin d’élaborer un programme national et universel de nutrition adéquatement financé et à frais partagés, qui vise à garder les enfants et les jeunes en santé en leur enseignant des principes de nutrition et en leur fournissant un repas nutritif quotidiennement dans le cadre d’un programme assorti de mécanismes adéquats pour assurer une supervision indépendante de l’approvisionnement alimentaire, le respect des normes nutritionnelles et la gouvernance."
Depuis sa fondation en 2013, la Coalition pour une saine alimentation scolaire, formée de 40 groupes, n’a cessé de revendiquer la création d’un programme national d’alimentation scolaire qui permettrait aux écoles de promouvoir une saine alimentation. La Coalition a travaillé conjointement avec le sénateur Eggleton, un partisan de longue date des programmes d’alimentation scolaire nutritifs, afin que cette motion soit présentée.
Des études démontrent que les programmes alimentaires scolaires peuvent contribuer à réduire les risques d’accidents cardiovasculaires et de maladies chroniques, telles que les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et certains types de cancer, en augmentant la consommation de légumes et autres aliments sains chez les élèves. Cependant, la plupart des systèmes scolaires au Canada manquent de financement et d’infrastructures nécessaires pour offrir des repas sains et de nombreuses écoles demeurent proches d’endroits où les élèves peuvent régulièrement acheter des repas détenant peu ou pas de valeur nutritive. Notre système actuel contribue à la propagation de maladies pour lesquelles les trois paliers du gouvernement dépensent chaque année des centaines de milliards de dollars en traitement et prévention. « Les institutions publiques qui répondent aux besoins éducatifs des enfants et des jeunes ont besoin d’investissements publics pour créer des environnements favorables à la santé. Instaurer de solides mesures de protection des conflits d’intérêts pour, en l’occurrence, empêcher les entreprises alimentaires d’influencer les normes nutritionnelles ou les règles d’approvisionnement reste la clé d’un programme réussi » a déclaré Bill Jeffery du Centre for Health Science and Law, éditeur de la publication Food for Life Report.
Margo Riebe-Butt, directrice générale de Nourish Nova Scotia affirme : « Je suis ravie de voir les dirigeants de ce pays reconnaître le rôle du gouvernement fédéral dans le soutien de la santé et l’apprentissage des enfants à travers l’introduction de la motion no. 358. Les programmes universels d’alimentation saine dans les écoles contribuent à uniformiser les règles afin que tous les élèves aient accès à des aliments nutritifs, ce qui, en contrepartie, favorise leur apprentissage. Éduquer les enfants pour qu’ils deviennent des citoyens productifs et en bonne santé dans l’avenir est dans l’intérêt de tous. »
Certaines provinces prennent des initiatives dans ce dossier. Cette année académique, le gouvernement de l’Alberta s’est engagé à investir 16 millions de dollars, et le ministre de longue date des finances de l’Ontario, Charles Sousa, a vanté les 32 millions de dollars investis par sa province dans les repas scolaires au cours d’une réunion fédérale-provinciale des ministres des finances. Il y a trois ans de cela, le gouvernement fédéral a investi pour la première fois dans l’alimentation scolaire. Nous espérons que cet intérêt récemment manifesté par le fédéral, y compris la motion du sénateur Eggleton, mènera à un investissement fédéral durable qui permettra d’améliorer les résultats en matière de santé, d’éducation, et de comportements alimentaires des enfants et jeunes canadiens.
Selon la coordonnatrice de la coalition, Carolyn Webb, « Les études démontrent que seulement un tiers de nos élèves mangent suffisamment de fruits et légumes, un tiers des élèves du primaire et deux tiers des élèves du secondaire vont à l’école sans un déjeuner nutritif, et le quart des calories consommées par les enfants proviennent d’aliments qui ne sont pas recommandés par le guide alimentaire canadien. » Elle a également ajouté que « Les jeunes qui prennent part à un programme alimentaire scolaire rapportent une consommation plus élevée de fruits et de légumes, une meilleure santé physique et mentale, et de meilleurs résultats scolaires. »
Les repas scolaires financés par l’État sont la norme à l’international et ils gagnent du terrain au Canada. La Finlande, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde, New York, Houston, Los Angeles, le Royaume-Uni et des douzaines d’autres juridictions administrent des programmes de repas scolaires complets. Le Programme Alimentaire Mondial de l’ONU rapporte qu’aussitôt que les pays à faible revenu atteignent un revenu de 10 $ par habitant par jour et ne reçoivent plus d’aide publique au développement, ils financent les programmes de repas scolaires à même leurs propres budgets. Chaque mois de mars, 300 000 écoliers canadiens, bénévoles du programme scolaire de repas, parents, éducateurs, défenseurs de la santé et responsables des politiques célèbrent publiquement les programmes d’alimentation scolaire en croquant simultanément des pommes et des carottes lors des événements « La grande Croquée » tenus dans des communautés à travers le pays.
Selon l’étude de l’OMS sur la charge mondiale de la morbidité, les 48 000 décès canadiens attribués à la mauvaise nutrition en 2016 rivalisent avec le nombre de décès causés par le tabac et l’alcool combinés. Si le soutien public pour une meilleure alimentation canadienne débute dans les écoles, il peut grandement contribuer à influencer les comportements d’achat et d’alimentation de toute la famille, menant à l’application des leçons apprises à l’école dans la vie de famille.
Nous espérons sincèrement que tous les sénateurs appuient cet effort important pour la santé des enfants et des jeunes canadiens.
L'enregistrement audio de la présentation du sénateur Eggleton peut être écouté en ligne (à la minute 16:42:14). Le débat de cette motion aura lieu à la prochaine séance du Sénat.
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